Nichée au pied des Alpilles, la bâtisse du XVe siècle offre ses terrasses à des platanes centenaires. Dehors, la fontaine et la piscine donnent le ton, tandis qu’à l’intérieur, les ferronneries étirent les rayons du soleil. Les murs transpirent l’histoire : celle du moulin à grain de l’archevêque d’Arles, celle des cours de chasse du bon roi René, celle d’une maison seigneuriale devenue relais de poste après la Révolution. Mais qu’on ne s’y trompe pas : à Vernègues, point de trophées de chasse, point de foyer à la rusticité douteuse ni de bimbeloterie moyenâgeuse. Juste l’intimité d’une noble demeure où l’escalier enroule la chambre du maître dans le secret de sa chapelle privée. Juste le charme de la pierre blanche et des parois moulurées discrètement rehaussées de lavande et de vert. Ce qui frappe, c’est l’impression que la décoration, dans sa géniale sobriété, nous guide vers l’essentiel du lieu et sa sublime simplicité.
Les chambres, à l’image des salons, jouent de la continuité entre l’intérieur et l’extérieur. Là où l’ancienne bâtisse impose sa minéralité, les tons de lavande et de safran réveillent la mémoire provençale, tandis que dans l’aile nouvelle dessinée par Olivier Sabran, les suites, largement ouvertes sur le parc, se nuancent de beige et de taupe, d’ombre et de lumière, pour offrir le meilleur cadre à la méditation ou à la contemplation. Entre les deux, les passerelles célèbrent, grâce à leur bardage en claire voie, le mariage de l’ancien et du contemporain, de l’intérieur et de l’extérieur, du chaud et du froid, du minéral et du végétal.
