Rencontre

DAPAT soutient la Quinzaine en Actions à Cannes

Créé par Danielle et Patrick de Giovanni, DAPAT est un fonds de dotation qui a pour but de financer des projets visant à améliorer la vie des femmes en situation précaire. Le couple était présent cette année au Festival de Cannes pour soutenir la Quinzaine en Actions et l’association Parcours de Femmes…

  • Comment avez-vous eu l’idée de créer DAPAT ?

    Lorsque nous nous sommes rencontrés, mon époux et moi, nous avons eu l’envie de nous impliquer dans un projet commun. La préoccupation de Patrick se portait sur les SDF, tandis que la mienne se concentrait d’abord sur les femmes. Nous avons donc créé un fonds de dotation pour les femmes SDF, puis le projet s’est élargi aux femmes en détresse. Le désir de Patrick était d’accompagner les grosses associations et de financer des projets importants sur plusieurs années. Mais ce n’était pas simple : nous avons donc eu l’idée de monter une grosse opération de communication, « Coups de Cœur », pour connaître les associations qui mènent des actions remarquables au profit de femmes et de mères en situation précaire. Pas moins de 45 associations se sont manifestées, et on en a récompensé une dizaine lors d’une grande soirée au Théâtre Marigny à Paris l’an dernier.

  • Sur quels critères avez-vous sélectionné ces 10 associations ?

    Nous avons récompensé celles qui avaient une initiative remarquable et dont les actions ont porté leurs fruits dans l’année précédente. L’aide financière apportée aux associations distinguées a permis à l’une de recruter un salarié, à l’autre de financer son mobilier, ou encore de créer une place de crèche… DAPAT présente donc deux aspects : soit on constate des résultats et on fait un don pour récompenser l’association, soit on nous soumet une idée qui nous plaît, et on accompagne avec des moyens financiers et du conseil pour aider à construire et à atteindre les objectifs. Face au succès de notre opération « Coups de Cœur », nous projetons de renouveler l’événement dans quelques mois.

  • Parlez-nous de la Quinzaine en Actions au Festival de Cannes…

    Ma nièce, avocate spécialisée dans le cinéma, a entendu parler de la Quinzaine en Actions à Cannes, qui accompagne l’association Parcours de Femme. Celle-ci a pour but d’aller au-devant des femmes en difficulté et de leur faire raconter leur parcours à travers un atelier d’écriture de scénario. Des scénaristes aident bénévolement les femmes à s’exprimer et à écrire leur histoire. Un concours est ensuite organisé, et les trois meilleurs scénarios sont confiés à de jeunes réalisateurs de « Cinéfabrique » qui en font des courts-métrages présentés à Cannes puis diffusés sur France 3. Or, l’association était en panne de sponsor. Nous avons donc rencontré la Quinzaine en Actions et avons constaté que leur formidable travail avait été très utile pour les femmes. Nous avons accepté de financer leur projet cette année, à la condition que nous puissions dupliquer cette action dans d’autres villes de France. Nous aurons donc l’année prochaine, des femmes venues de différentes régions et pas seulement de Cannes, pour participer à ce concours de scénario.

  • Comment choisissez-vous les projets à accompagner ?

    On prend le temps de connaître l’association et lorsque l’on est vraiment en phase avec son projet, on donne les moyens financiers pour qu’elle le mène à bien. Ce fut le cas notamment pour l’association Moulin de Pont Rû qui vient en aide aux femmes en détresse dans le Val d’Oise : on a acheté une maison pour permettre de doubler, voire tripler sa capacité d’accueil. Nous avons fait la même chose avec la Ferme Emmaüs Baudonne qui aide des femmes détenues en prison, à apprendre un métier pour se réinsérer. Ainsi, on essaie de consolider les bonnes idées en donnant encore plus de moyens.

  • Quelles sont vos ambitions pour DAPAT dans le futur ?

    J’ai fait beaucoup de choses dans ma vie à l’international : j’ai notamment créé Dirigeantes, (un réseau de femmes pour faire progresser les femmes dans l’économie), qui est devenu Dirigeantes sans Frontières. Experte en entreprenariat pour le Moyen-Orient et les pays du Golfe pour l’OCDE, j’ai créé un centre de formation à Istanbul afin que des femmes accompagnent d’autres femmes dans ces pays pour monter leurs projets. Mon souhait est que ces femmes puissent devenir des relais pour DAPAT. Je projette de créer des liens entre les associations. DAPAT se veut créateur de liens et un levier pour faire des choses dans les pays où il y en a besoin. Enfin, je tiens à rendre hommage aux bénévoles qui font un travail remarquable sur le terrain : c’est grâce à toutes ces bonnes volontés que nous réussissons à construire et à avancer !