Parcours d’entrepreneur
La Villa Sopi, nouvelle adresse confidentielle du groupe Patrick Hayat Hotels

Petite dernière du groupe Patrick Hayat Hôtels, la Villa Sopi, qui a ouvert ses portes en mai rue Condorcet à Paris, dévoile de grands appartements et studios à la décoration raffinée, conjuguant à merveille esprit artistique et charme haussmannien. Rencontre avec Patrick Hayat qui nous dévoile les atouts de cet appart’hôtel d’exception, mais aussi la philosophie du groupe et les raisons de son succès.
-Quel a été votre parcours jusqu’à l’ouverture de la Villa Sopi ?
J’ai d’abord travaillé dans de grandes entreprises comme Unilever ou TF1, avant de ressentir l’envie d’être indépendant et d’entreprendre. Le secteur de l’hôtellerie m’a toujours passionné, et il s’est imposé à moi naturellement. En 2007, j’ai fait l’acquisition de mon premier établissement, l’hôtel du Théâtre situé près du Théâtre Hébertot, dans le 17ème arrondissement. Je me suis fixé pour objectif de donner à cet hôtel un style bien à lui avec une décoration et un souci du détail qui évoquent à merveille le thème du théâtre. Par la suite, lorsque j’ai acquis d’autres établissements, je me suis tenu à suivre ce concept. Chacun de mes hôtels est donc relié à un thème et a son propre ADN : l’hôtel Olympic Paris Boulogne près de Roland-Garros évoque l’univers du tennis, l’hôtel Alpha Paris Eiffel retrace l’histoire de la Tour Eiffel, un autre est sur le thème du temps… Ils plaisent tout particulièrement à une clientèle qui recherche des hôtels foncièrement authentiques et qui ne soient pas un simple copié/collé d’un autre établissement. On a donc cultivé cette différenciation au fil des ans.
-Cependant avec la Villa Sopi, vous proposez pour la première fois un appart’hôtel ?
La Villa Sopi est avant tout un hôtel. Situé dans le quartier très vivant de South Pigalle, non loin de Montmartre, il est cependant caché, à l’abri du tumulte, dans un petit passage très calme. J’ai souhaité que le client se sente tel un Parisien dans son appartement. La particularité de la Villa Sopi est que la surface, les volumes, se prêtaient davantage à la réalisation d’appartements qu’à celle de simples chambres d’hôtels. Mais comme pour tous mes autres établissements, je tiens beaucoup aux notions de service et d’hospitalité : il ne s’agit pas du tout pour le client de trouver une boîte à clé à son arrivée. Nos équipes sont présentes et attentives à toute demande 24h/24. Nous nous attachons par ailleurs à communiquer à nos clients les meilleures adresses du quartier (boulangeries, cafés, restaurants raffinés ou branchés…) pour qu’ils puissent pleinement profiter.
-Quelles étaient vos priorités lorsque vous avez acquis la Villa Sopi ?
Cet hôtel était fermé depuis 10 ans lorsque je l’ai visité. Je suis immédiatement tombé sous son charme : j’ai été impressionné par sa façade, son ambiance, ses vitraux datés de 1900, mais aussi par ses magnifiques cheminées anciennes… Comme il se trouvait rue Condorcet, je me suis intéressé à cet homme remarquable qui était à la fois mathématicien, philosophe, ardent défenseur des droits de l’homme mais aussi un symbole de l’esprit des Lumières. J’ai donc décidé de faire de la lumière le thème de l’hôtel. Dotée de peu de chambres, la Villa Sopi compte cependant 80 fenêtres. J’ai eu la chance de trouver un artisan passionné qui a réussi la prouesse de rendre leur splendeur à tous les vitraux. De même, on a porté une attention particulière aux luminaires pour que l’on puisse jouer avec les intensités. Enfin, l’architecte d’intérieur Emilie Maltoff a très bien compris ce que j’attendais : la recherche poussée du détail et le désir d’évoquer une sorte de chaleur et de bien-être, ce qu’elle a réussi à faire par exemple grâce à des touches de terracotta disséminées dans l’hôtel…Au final, on peut dire que l’âme, la dimension historique et l’hospitalité qu’on trouve à la Villa Sopi en font lieu qui se distingue de très loin des appart’hôtels aseptisés que l’on connaît.
-Comment choisissez-vous vos hôtels ?
Quand je visite un hôtel, il faut que j’entre en résonnance avec lui pour avoir envie de l’acquérir. J’essaie de ressentir si l’endroit dégage quelque chose de particulier. Puis, je travaille à mettre en avant les spécificités du lieu et l’histoire du quartier où il se trouve, en jouant avec la qualité des matériaux. Pour chacun, j’essaie avant tout de trouver un bon équilibre entre hôtel, service et rapport qualité/prix. Mon objectif est de continuer à dénicher des établissements à taille humaine, qui jouissent d’une belle situation dans l’un des quartiers emblématiques de la capitale, mais sans me fixer de rythme particulier. Avec l’ouverture de la Villa Sopi, la Collection Patrick Hayat compte à ce jour sept établissements classés 3 ou 4 étoiles au cœur de Paris.
-En tant que directeur du club Tourisme et Management qui réunit les anciens élèves de l’ESSEC, HEP et ESCP, avez-vous un conseil à donner aux jeunes qui souhaitent entreprendre ?
Je leur conseille de suivre cette citation de Confucius : « Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. »





